Roméo et Juliette, ou pourquoi les femmes se rasent les jambes.

Publié le par Ali

Libération offre une pleine page à Madame Nasreen et son spleen nostalgique.
Curieux destin que le sien. Suffit qu’elle passe pour que du côté mâle il y ait comme une éruption de testostérones exlosant hors tout contrôle. Cela a conduit Madame Nasreen à l’exil, loin de son Bangladesh natal, en Suède, curieux pays où les gens se protègent de la pluie.
Elle y a reçu un passeport, des appuis, des sympathies, mais ne s’y sent pas à l’aise. Retourner au Bangladesh ? Non ! C’est Calcutta qui a sa préférence. Seulement là-bas les gens ne se protègent pas de la pluie, ne se préoccupent pas plus du spleen incurable de Madame Nasreen que de l’humeur de Kali et, à défaut d’autre chose,  veulent qu’on ne touche pas au peu qui leur reste : la religion !
Madame Nasreen est féministe, athée et – circonstance aggravante – déclarée !
En Suède elle observe les femmes bronzer  poitrine découverte et qui doivent (sic) se raser les jambes : « comme si le corps de la femme était imparfait, comme si seul le corps de l’homme, qui ne doit pas se raser les poils, était parfait ».
Elle observe, elle est bien la seule, que plusieurs exilés ont fini par se suicider en Suède où la perpective des trente mille îles que compte  la Baltique ajoute, sans doute, au sentiment de totale désespérance.
Eh oui ! la vie n’est pas qu’un balcon à Vérone.
Dans le droit fil de Madame Nasreen, Libération, ce samedi, y va de sa ritournelle sur les mariages « forcés », « arrangés »… là vraiment, il découvre le fil à couper le beurre… Des mariages arrangés, voire forcés, mais ce fut la règle jusqu’à nos grands-parents, et encore !  Vous en connaissez beaucoup des filles de grands bourgeois convoler en justes et parfaites noces avec des prolétaires maghrébins ?
Et puis, à tout prendre, du temps de nos grands-parents, quand le mariage était pris au sérieux, il y avait moins de divorces. Alors qu’aujourd’hui… Comme quoi le mariage est une chose trop sérieuse que pour être mis entre les mains des amoureux.
Parlons-en des amoureux ! Juliette, tenez, à qui sa mère annonce qu’elle lui a trouvé un bon parti, Pâris : « J’essaierai de l’aimer, mère, si du moin essayer suffise. » Que voilà une brave enfant ! Elle me rappelle la petite princesse anglaise, épousée du Dauphin, qui, la nuit des noces, s’en va trouver son mari : « Monsieur mon mari, puisque nous voilà mariés, aimons-nous ! »
Autrement plus romantique que Bob Dylan, il y a quarante ans : « J’aime les femmes qui ont du poil aux jambes et qui sentent la transpiration. » Joan Baez a dû apprécier !
Et puis, patatras, arrive l’amour ce « madness most discreet » comme dit le poète, et tout part à veau-l’eau.
Se rase-t-elle les jambes, Juliette ? l’histoire ne le dit pas, mais qu’elle se prépare au sacrifice suprême, celui de l' hymen, ce qui se fait dans la joie et la bonne humeur une fois franchi l’obstacle du balcon (il y a chez Shakespeare de ces métaphores…).
L’histoire finit mal, vous le savez tous. Et encore, si elle se termine d’une manière aussi dramatique, c’est bien la faute des hommes (des mâles) et de leur indécrottable propension à cette chose étrange aux femmes qu'est l'ésotérique de l'l’honneur.
A part les cyclistes, les hommes ne se rasent pas les jambes, ils ont tort !
De là à devenir cycliste…
 

 

Roméo & Juliette de W. Shakespeare.
P’tite Peste Productions
Avec Alexis Michalik, Anna Mihalcea, Régis Vallée.
Festival off d’Avignon.
Théâtre des Béliers. 19 h.

A voir !

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