Sarkozy et les juifs.

Publié le par Ali

Sarkozy est reçu à la Knesset. Comme à son habitude, notre Omniprésent prononce un discours qui plaît à son auditoire : catho chez le Pape, sioniste à la Knesset et ainsi de suite…
Et pour faire plaisir à ces braves gens, de dire : « Que serait l’humanité sans Spinoza, Freud et Einstein ? »
Tous les trois sont juifs d’ascendance, personne ne le conteste. Mais sont-ils représentatifs de la judéité ?
Une fois de plus, je reprends mon thème de circonstance : il n’y a pas d’ethnie juive, il y a une religion et ses fidèles. Quand un fidèle ne l’est plus, il n’est plus juif. C’est pareil pour un catholique, un bouddhiste ou un athée.
Mais voyons cela de plus près.
Spinoza : figure incontournable de la philosophie moderne. Issu de la communauté juive d’Amsterdam, il élabore un système philosphique moniste dont le déterminisme est le corollaire obligé. La nature est le Tout et tout est dans la nature. Dans cette dernière, l’homme est, comme les autres créatures, soumis à une loi de causes et d’effets. Sa liberté se limite à connaître au mieux le jeu de ces dernières.
Ses thèses le font chasser de la communauté juive et il échappe à une tentative d’assassinat perpétrée par un juif fanatique.
Freud : père de la psychanalyse. Il naît dans une famille juive athée d’Autriche dont il épouse la « gemütlichkeit ». Ce sera son seul lien avec le judaïsme. Ses théories sont fondamentalement opposées à celles de la Bible. Mieux, il écrira « Moïse l’Egyptien », livre dans lequel il réfute l’idée (fausse) que les juifs sont les découvreurs du monothéïsme.
Einstein : né à Ulm. D’ascendance juive, mais c’est bien tout sur le plan religieux. Il est avant tout un physicien génial qui pratique avec autant de talent l ‘humour. Homme de gauche, il sera enchanté par la création de l’Etat hébreux , mais dénoncera l’injustice faite aux Palestiniens. A l’époque, c’était exceptionnel !
Trois exemples de « juifs » marginaux et contestés par les religieux.
Ce que la religion mosaïque a apporté à l’humanité, c’est cet extraordinaire mysticisme que je qualifierai « d’opéraif », en opposition au contemplatif des chrétiens. Ce perpétuel face-à-face avec le Créateur, inauguré depuis la Genèse et continué à travers les Prophètes et la Loi. Cette obstination à décortiquer chaque ligne, chaque mot, chaque lettre de la Torah pour en connaître le sens le plus profond.
Voilà l’apport proprement juif à l’humanité, apport générateur de l’esprit scientifique.
C’est ce que j’aurais dit, moi, à la Knesset, plutôt que ces topismes présidentiels.
Mais il y a peu de chance que j’y sois invité, à la Knesset.
De toutes façons, je déclinerai.

Naqba1
Rabbins anti-sionistes.


       
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A
Spinoza, d'après mes souvenirs, avait été désavoué par sa communauté à l'époque.<br /> D'ailleurs, tous ceux que NS cite étaient très modérés, côté religion.
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