La France et l'Otan. Pourquoi ?

Publié le par Ali




Les Etats-Unis de Bush ou d’Obama, c’est comme un orchestre symphonique, il change de chef mais la tessiture persiste, on le reconnaît toujours, et de loin. J’ai écrit que l’arrivée au pouvoir d’un démocrate, noir de surcroît, ne changerait pas grand chose à Washington, je n’ai pas été démenti.

La France de Sarkozy, elle, n’est pas la France de Chirac, Mitterand ou De Gaulle, loin de là. Normal, ils sont Français. Lui, qui se targue d’être « américain », l’est si peu.

Le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan signifie que désormais, la France au sein de l’alliance sera aux ordres de l’Otan, c’est-à-dire de Washington car, il ne faut pas se faire d’illusions, ce sont les Etats-Unis qui dirigent l’Otan.

Et ils ont décidé d'en faire un instrument performant de leur stratégie étrangère qui consiste, ni plus ni moins, à contourner l’Onu !

L’Onu, voyez-vous, c’était bien quand les blancs y faisaient la loi et que le reste du monde était minorisé. Avec les Soviétiques, cela avait l’avantage d’être une partie à deux. Aujourd’hui, l’Onu est incontrôlable avec ces Iraniens par ci, ces Chinois par là, ces Russes qui défont un jour ce qu’ils ont fait la veille, ces Sud-Américains qui se délivrent de la gangue yankee… bref, autant que l’Otan joue, au profit des Etats-Unis, le rôle de l’Onu.

Depuis la fin de l’Union Soviétique, l’Otan a poursuivi, comme si de rien n’était, sa marche vers l’Est, véritable Drang nach Osten, digne des divagations hitlériennes. Ces ex-pays du bloc communiste qui se retrouvent aux avants-poste de l’alliance, cette tentative avortée d’y fourguer la Géorgie et l’Ukraine, en un mot comme en mille : d’encercler la Russie.

Et voilà la France de Sarkozy qui revient, sans condition aucune, au bercail.

On se demande vraiment pourquoi ?Aucun avantage n’a été promis aux Français, deux commandements, tout-à-fait subalternes, leur seront réservés. L’un d’eux est en sommeil depuis des mois. Les Français comme bouche-trous.

Cette initiative de Sarkozy n’était pas dans son programme électoral, jamais il n’en a parlé. Alors ?

Eh bien, je pense tout simplement que Nicolas Sarkozy, la joue perso. Il sait que le ralliement de la France lui vaudra l’assentiment de pas mal de monde outre-Atlantique et, dans une perspective pos-présidentielle, il ne serait pas mauvais de se rappeller à la gratitude de certains interlocuteurs.

Il n’a jamais caché qu’après sa présidence, il « ferait du fric ». C’est écrit noir sur blanc !
Mais c'est cynique, me rétorquerez-vous !
Le personnage l'est !
Voilà ce qui sépare l’homme d’Etat de l’homme de pouvoir.

 

 

 

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